Porcheries !
La porciculture intempestive au Québec
et
Préface de postface d’Hugo Latulippe
Véritable ouvrage de référence, Porcheries ! dénonce avec force et détails les impacts sanitaires, environnementaux, sociaux, politiques et économiques de la porciculture. En effet, en se lançant dans une production intensive du porc basée sur l’exportation, le Québec a pris un virage agricole des plus inquiétants.
Après des années de manipulations génétiques, d’injections d’hormones de croissance et d’antibiotiques, le porc du Québec est non seulement vulnérable aux épidémies mais n’a plus aucune spécificité gustative. De plus, la production sur lisier, qui provoque le duo infernal contamination des eaux / odeurs nauséabondes, cause de préoccupants conflits sociaux. Ainsi, les communautés rurales voient leur qualité de vie affectée et la valeur immobilière de leurs terrains chuter devant la prolifération des mégaporcheries, alors que le nombre de fermes familiales diminue comme peau de chagrin. Surtout que ce modèle ne semble pas même profiter aux producteurs, dont les deux tiers ont traversé des périodes de détresse psychologique.
Comment en sommes-nous arrivés là ? Le cas porcin révèle les profonds disfonctionnements de l’industrie agro-alimentaire dans un cadre d’économie néolibérale. En faisant de la production porcine un secteur économique clef de l’exportation, les gouvernements successifs du Québec ont façonné un modèle d’intégration verticale hautement subventionné, basé sur la rentabilité et la course au profit. Pourtant, l’industrie du porc est en crise depuis 25 ans, ne parvenant plus à rivaliser avec celles du Brésil, du Chili, du Mexique, de la Chine.
Porcheries ! décrit une page noire de l’histoire de l’agriculture québécoise des quarante dernières années. Une agriculture qui s’éloigne dangereusement de son sens premier de culture de la terre et dégrade notre rapport au vivant, à la ruralité, aux animaux. Les auteures dressent un portrait complet de la question, et donnent la parole à différents leaders d’organisations citoyennes engagées dans ce qu’il est convenu d’appeler la « lutte porcine ». À travers leurs témoignages et leur étude approfondie, les auteur.e.s proposent un modèle de production différent, pour un pays vert et bien nourri.