La députée libérale fédérale Jenica Atwin, a récemment déposé une pétition ainsi qu’un projet de loi pour faire interdire le glyphosate sur le territoire canadien. Le ministre de la santé ferait bien de lire de toute urgence Le Roundup face à ses juges, de Marie-Monique Robin.
Le Roundup face à ses juges
Préface de Louise Vandelac
« Glyphosate » : retenez ce mot. Il désigne l’agent actif du pesticide le plus utilisé au monde dans les champs et les jardins, commercialisé surtout sous la marque Roundup du géant de l’agroalimentaire Monsanto. Un pesticide qui devrait être banni urgemment, pour notre santé et celle de nos sols. Prolongeant son enquête sur les dangers des produits toxiques de la multinationale, Marie-Monique Robin révèle dans ce livre choc l’un des plus grands scandales sanitaires et environnementaux de l’histoire moderne.
Le glyphosate rend malades ou tue sols, plantes, animaux et humains, car l’herbicide se retrouve partout : dans l’air, l’eau, la terre, les aliments… Ayant été reconnu comme étant « cancérigène probable » par le Centre international de recherche sur le cancer, le produit est aussi un perturbateur endocrinien, un puissant antibiotique et un chélateur de métaux, rendant plusieurs métaux lourds solubles dans l’eau. Il fait des victimes dans le monde entier, comme le montrent les entretiens réalisés par l’auteure aux États-Unis, en Argentine, en France et au Sri Lanka, notamment avec de nombreux scientifiques : asthme, diabète et cancers des populations vivant à proximité des champs de soja transgéniques en Argentine ; maladie des reins chez les paysans des rizières au Sri Lanka (seul pays ayant banni le glyphosate de son territoire); malformation et stérilité des animaux nourris aux OGM, etc.
Devant l’absence de volonté des agences et des gouvernements de mettre fin à cet empoisonnement silencieux, la société civile se mobilise : le Tribunal international Monsanto s’est tenu à La Haye en 2016, où juges et victimes ont instruit le procès du Roundup. Monsanto a refusé d’y participer. Donnant son fil conducteur à ce livre et au documentaire du même nom, le procès a conduit à un avis juridique pour faire reconnaître le crime d’«écocide » en droit international, ce qui permettrait de poursuivre les dirigeants des firmes responsables au niveau pénal.
Paru en France aux éditions La Découverte.