Une rencontre trop longtemps entravée
On apprenait cette semaine qu’un accord historique avait été conclu entre les Premières Nations et Ottawa, pour que les enfants arrachés à leur famille par les services sociaux pour des motifs discriminatoires obtiennent réparation. Une histoire qui révèle encore une fois la fracture entre Allochtones et Autochtones.
C’est la brèche qu’Emanuelle Dufour participe à combler, avec C’est le Québec qui est né dans mon pays ! La bédéiste y entreprend un long cheminement pour aller à la rencontre des réalités autochtones et entamer un dialogue plus que jamais nécessaire. Dans une œuvre polyphonique, elle explore les legs de notre inconscient colonial et fait surgir des histoires trop longtemps restées dans l’ombre.
« C’est le Québec qui est né dans mon pays ! » nous dit Anna Mapachee, afin de renverser le miroir de notre histoire coloniale. Si le racisme systémique façonne toujours la condition autochtone, ce carnet de rencontres témoigne aussi du travail entamé par les communautés pour se réapproprier leurs langues, leurs savoirs ancestraux et leurs identités.
Une oeuvre qui remonte aux sources de notre méconnaissance à l’égard des Autochtones et nous invite à faire le premier pas vers une rencontre longtemps entravée.
En lien avec le livre
« C’est le Québec qui est né dans mon pays ! »
Carnet de rencontres, d’Ani Kuni à Kiuna
Emanuelle Dufour
« La vérité, c’est que je suis Québécoise, que ma famille habite leur territoire traditionnel depuis plus de 200 ans et, pourtant, je ne connais pratiquement rien d’eux et je n’en connais aucun. La vérité, c’est que j’ai honte de moi. Honte de nous. »