Le droit des plus riches

Énergir, dont le principal actionnaire est la Caisse de dépôt et de placement du Québec, sort plutôt l’arsenal de la poursuite-bâillon contre cette petite ville de 12 000 habitants, nous apprend Le Devoir. Appelé SLAPP (Strategic Lawsuit Against Public Participation), ce phénomène d’intimidation judiciaire désigne un recours abusif aux tribunaux pour faire taire les oppositions sociales et politiques. Dans ce contexte, nous vous suggérons deux lectures essentielles pour mieux comprendre la judiciarisation des débats publics et pour mieux lutter contre l’accaparement du droit par ceux qui sont en mesure de se le payer.

SLAPP. Bâillonnement et répression judiciaire du discours politique : Dans un guide de survie anti-SLAPP, Normand Landry nous initie au concept pernicieux de ces recours en justice, en détaillant leur mécanique, leur histoire et leur fonctionnement. Présentant les enjeux sociaux, politiques et juridiques qui leur sont associés ainsi que des législations anti-SLAPP adoptées à travers le monde, cet ouvrage est un outil essentiel pour décoder et endiguer cette grave menace qui pèse sur le discours critique et sur l’accès à la justice, maillons indispensables d’une véritable démocratie.

Le droit du plus fort (Prix GG de l’essai 2019) : L’ouvrage relate l’affaire « Noir Canada », livre sorti en 2008 et qui a valu à Écosociété et aux auteur.rices, deux poursuites judiciaires de compagnies minières totalisant 11 millions de dollars. Anne-Marie Voisard, à l’époque responsable des affaires juridiques, analyse l’affaire et le rôle stratégique que le dispositif judiciaire joue dans les rapports de pouvoir et de domination. Une analyse brillante, aux accents philosophique et littéraires, qui permet de rendre audibles les voix bâillonnées.