Objecteurs de croissance
Pour sortir de l’impasse : la décroissance
Les objecteurs de croissance refusent de se laisser enrôler dans une machine économique vouée à une quête incessante de croissance, rentabilité, productivité. Aujourd’hui, nous ne pouvons plus nier qu’une croissance infinie, objectif de tous nos gouvernements, est impossible sur une planète aux ressources limitées. Si les impacts environnementaux de l’activité humaine sont maintenant reconnus, la population mondiale continue pourtant de produire et de consommer comme si nous disposions d’une planète et demie.
À cette crise écologique s’ajoute une kyrielle de crises. Une crise sociale exacerbée par un modèle néolibéral générateur d’inégalités croissantes entre les riches et les pauvres ; une crise culturelle, qui renvoie à une perte de sens, de repères et de valeurs au sein de sociétés privilégiant le consumérisme à tout crin. Enfin, conséquence directe des trois précédentes, la crise démocratique se manifeste par un désintérêt inquiétant des citoyens pour le politique conjugué à une perte de confiance envers les politiciens.
Le concept de décroissance dénonce ces crises écologiques, sociales, économiques et démocratiques que nous vivons actuellement tout en étant porteur d’un projet de société solidaire et démocratique. Les auteur.e.s d’Objecteurs de croissance dressent un état des lieux du concept de décroissance afin de « décoloniser les imaginaires ». Chaque auteur.e s’attaque, dans son domaine, à déconstruire les mythes tenaces de la croissance et propose une voie alternative via le concept de décroissance : rompre avec le consensuel mais peu efficace concept de développement durable, tordre le cou à la théorie économique de la rareté, établir une continuité avec la simplicité volontaire. À ces thèmes s’ajoutent des questions plus pragmatiques telles que comment appliquer l’idée de décroissance à l’agriculture, la santé, la représentation politique ?
Autant de sujets abordés dans ce petit essai qui, en 144 pages, questionne en profondeur la validité de la croissance économique et nous offre de véritables pistes de réflexions pour construire une société viable et conviviale.
Sous la direction de Serge Mongeau, auteur de plus de 25 livres, dont La simplicité volontaire, plus que jamais…, Moi, ma santé, L’écosophie ou la sagesse de la nature (Écosociété). Avec Yves-Marie Abraham, professeur à HEC Montréal ; Jean-Claude Besson-Girard, directeur d’Entropia, Revue d’étude théorique et politique de la décroissance et auteur de Decrescendo cantabile, petit manuel pour une décroissance harmonique (Parangon); Jean-Marc Fontan, chercheur en économie sociale ; Anna Kruzynski, militante féministe et libertaire, professeure à l’École des affaires publiques et communautaires de l’Université Concordia ; Lucie Sauvé, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en éducation relative à l’environnement de l’UQAM et co-auteure de Porcheries ! (Écosociété); Marcel Sévigny, libertaire, écologiste et auteur de Trente ans de politique municipale (Écosociété); Marco Silvestro, sociologue, et membre du Collectif d’étude sur les pratiques solidaire, qui a participé à la rédaction de La consommation responsable. Entre bonne conscience individuelle et transformations collectives (Écosociété); et Daniela Stan, membre du Réseau québécois pour la simplicité volontaire.