Le trésor perdu de la politique
Espace public et engagement citoyen
Préface de Lorraine Guay
Qu’est-ce qu’être une intellectuelle critique aujourd’hui ? Comment se situer par rapport aux luttes sociales ? Que signifie l’engagement citoyen à l’ère du néolibéralisme ? En prenant appui sur la pensée d’Hannah Arendt, Diane Lamoureux tente de répondre à ces questions dans six textes – dont un sur le Printemps érable – qui reflètent son parcours d’universitaire, de militante et de féministe.
Pour elle, le rôle des philosophes politiques dans les démocraties occidentales contemporaines est d’entretenir le processus de réflexivité des sociétés sur elles-mêmes. Mais cette contribution au débat public devrait davantage se faire en soulevant des questions qu’en apportant des réponses, car la politique est d’abord et avant tout une activité collective qu’il convient de « déprofessionnaliser ». Pour débusquer l’injustice, la domination et l’oppression, Diane Lamoureux suggère de miser sur les pratiques délibératives et l’intelligence citoyenne : « Ce que je propose, c’est une pratique d’accompagnement/aiguillonnage citoyen qui refuse le confort, l’indifférence et le cynisme et qui reconnaît que toute vérité est au mieux provisoire et locale. »
Avec un souci constant de solidarité et d’inclusion, Diane Lamoureux insiste sur la diversité des luttes contemporaines pour l’émancipation, sur l’importance de la référence aux droits et sur l’aspiration à une autre forme de démocratie. Elle nous invite, du même souffle, à retrouver ce « trésor perdu » de la politique.