Une conversation sans tabou sur le racisme entre Autochtones et Allochtones
Le 21 juin était la journée nationale des peuples autochtones et le jour du solstice. Nous saluons le nombre croissant des initiatives pour la reconnaissance des Premières Nations, des Inuit et des Métis, mais le défi de surmonter le racisme systémique auquel ils sont confrontés n’a pas disparu.
Avec Kuei, je te salue, la poète innue Natasha Kanapé Fontaine et le romancier québéco-américain Deni Ellis Béchard ont entamé une conversation sans tabou sur le racisme entre Autochtones et Allochtones, pour reconstruire l’écoute et le dialogue. Leur échange soulève des questions douloureuses, mais nécessaires. Comment cohabiter si notre histoire commune est empreinte de honte, de blessures et de colère ? Comment faire réaliser aux Blancs le privilège invisible de la domination historique ? Comment guérir les Autochtones des stigmates du génocide culturel ?
En croisant leurs mots avec franchise, ces deux grands écrivain·es nous offrent un livre intime et foisonnant, un livre humaniste et universel sur le rapport à l’autre et le respect de la différence. Cet échange doit se poursuive au-delà du livre. Afin de briser le cycle du silence et de la discrimination, le livre s’accompagne d’une annexe pédagogique à l’intention des professeurs des écoles secondaires et collégiales. Elle les invite à mettre en place, dans leurs classes, des discussions sur le racisme et un programme d’échanges épistolaires entre jeunes élèves autochtones et allochtones.
« Je t’écris cette lettre pour ouvrir un dialogue entre nos peuples et non pour culpabiliser les Allochtones de cette culture raciste. Aucun d’entre nous ne l’a inventée. Nous en avons hérité. Toutefois, nous sommes responsables de la comprendre et de la changer. Ce n’est pas facile, car nous avons de la difficulté à percevoir ce qui nous semble aller de soi. Nous vivons dans notre culture comme nous respirons l’air qui nous entoure ; nous la tenons pour acquise. »
Deni E. Béchard
« Autant tu manifestes de l’intérêt à me poser des questions sur mes perceptions, autant j’en ai à te répondre, à échanger avec toi et à apprendre à distinguer le vrai du faux afin que nous puissions, peut-être, guérir notre inconscient collectif. J’aimerais apprendre de toi, aussi. »
Nathasha K. Fontaine