Le curateur public et moi
Un déficit d’humanité
Une prise de parole sans concession d’une représentante légale qui lève le voile sur une institution publique incontournable mais méconnue : le Curateur public du Québec.
« “Ma blonde, elle aide son père handicapé et le Curateur public la traite comme un bandit.” Cette phrase délicieusement franche de mon amoureux a fait son chemin dans ma prise de parole. […] J’ai réfléchi. Aux années de demandes incessantes du Curateur public qui avaient contribué à me maintenir dans un stress constant, dans une sorte d’état d’hypervigilance. Au manque de transparence et de professionnalisme de l’institution. Aux règles obscures et froides qui régissent la fonction de représentant légal. J’ai décidé que c’en était assez. »
Le Curateur public et moi est le récit sans concession d’une citoyenne dévouée qui assume depuis 25 ans le rôle de représentante légale de son père victime d’un AVC. Si la réalité de « proche aidant·e » nous est maintenant familière, il en va tout autrement de celle de « tuteur ou tutrice » d’un proche adulte déclaré inapte. Non seulement on mesure mal les répercussions concrètes de ce rôle dans la vie de tous les jours, mais on ne connaît à peu près rien des aléas bureaucratiques que cela implique avec le Curateur public du Québec.
Bien que la mission du Curateur public de « veiller à la protection des personnes inaptes, à la sauvegarde de leur autonomie et au respect de leurs droits » soit essentielle, l’essai met plutôt en lumière le stress, l’incompréhension et le sentiment d’isolement et de solitude qui accompagnent bien souvent le vécu des représentants légaux. Dans un contexte de vieillissement de la population, où le nombre de personnes sous tutelle risque de croître, Le Curateur public et moi est un vibrant plaidoyer pour que le rôle fondamental qu’ils jouent dans notre société soit enfin reconnu à sa juste valeur.