L’avenir est à gauche
Douze contributions pour un renouvellement de la gauche au Québec
Que signifie être de gauche aujourd’hui ? Où en est la gauche contemporaine et comment la renouveler, tisser des liens, convaincre ? Comment enfin proposer une réelle alternative au néolibéralisme ? Finalement, pourquoi au Québec, l’avenir serait-il à gauche ?
Avec pour horizon celui du Québec contemporain, ce livre veut faire connaître à un large public la pertinence et la richesse des idées qui, aujourd’hui, animent la gauche en marche du Québec ; cette gauche qui depuis quelques années n’a cessé de repenser, de réactualiser, les fondements mêmes de son intervention. Les auteur.e.s ont voulu tracer des points de repère, nommer le nouveau, en somme définir ce chantier de rêves, de doutes et de certitudes à partir duquel la gauche du Québec cherche à se reconstituer.
Claude Vaillancourt montre comment la distinction gauche/droite pose problème, exige qu’on la repense. Pierre Mouterde expose la pertinence du projet sociopolitique de la gauche en le replaçant dans une perspective historique de longue portée, permettant d’en apprécier les indispensables legs, comme les réactualisations nécessaires. De son côté, Valérie Guilloteau, écho sans doute de nouvelles sensibilités, cherchera à fonder la nécessité de la politique de gauche à partir de la notion même d’individu, de sa reconnaissance pleine et entière et de l’exigence de son affirmation autonome. Jacques B. Gélinas nous ramène à la réalité québécoise en montrant comment le PQ a viré à droite dans les années 1980, et comment d’authentiques perspectives de transformations sociales se trouvent fort loin du virage néolibéral qu’il a si clairement opéré. Ce qui permet à Françoise David et Amir Khadir de nous montrer en quoi le projet de Québec solidaire pourrait devenir une alternative sociopolitique pour le Québec contemporain. Gabrielle Gerin prolonge leur réflexion en soulignant quelques-unes des conditions obligées à partir desquelles un tel parti redeviendrait synonyme d’espoir. De son côté, Marco Silvestro insiste sur la nécessité d’opter pour des transformations radicales. D’autant plus qu’avec la montée en force du néolibéralisme, les choses ont bien changé. Point de vue que partageraient Diane Lamoureux et Lorraine Guay elles qui privilégient les mouvements sociaux et la vigilance citoyenne et l’idée de changer le rapport au pouvoir pour changer les rapports de pouvoir. Robert Jasmin nous rappelle comment la réflexion de gauche a été profondément remodelée par le mouvement altermondialiste, nous ouvrant ainsi à un véritable champ de possibles à l’échelle du monde. Même chose pourrait-on dire avec l’irruption de la question écologiste au coeur du discours de gauche. Serge Mongeau s’attarde sur cette problématique et nous indique comment elle nous oblige à modifier toutes nos habitudes de pensée, présentant l’idée d’une société fondée sur la décroissance. Raymond Favreau complète cette approche en l’opposant à la notion plus classique de développement durable.
À y jeter un coup d’oeil rapide, toutes ces contributions pourront paraître passablement diversifiées. Elles indiquent cependant assez bien autour de quelles grandes lignes de partage la gauche cherche à se définir et surtout à quels nouveaux défis elle se trouve confrontée.
Car l’organisation de la mondialisation néolibérale et ses effets en chaîne à l’échelle de la planète entière, obligent la gauche à repenser et questionner les traditions à partir desquelles elle s’était jusqu’à présent constituée. Et ce n’est pas une mince tâche que rester, tout à la fois, fidèle à des valeurs données et de se donner les moyens de les actualiser en fonction même des exigences des temps présents.