« Le discours du RN sur l’écologie a toujours été marqué par le rejet ou l’indifférence »
5 juin 2023
Entrevue de Pierre Madelin avec Le Monde
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Les liens entre crise climatique et repli identitaire vont s’exacerber. Nous devons comprendre l’écofascisme pour mieux l’affronter.
Le lien entre l’extrême droite et la défense de l’environnement n’a rien d’évident. Pourtant, il existe bel et bien une pensée écofasciste au sein de la grande famille des idéologies nationalistes et identitaires. Démographie, tensions entre localisme et universalisme, immigration… Les théories écofascistes sèment un certain trouble dans l’écologie politique. Même si aucun gouvernement ne s’en est encore revendiqué, la mouvance, encore embryonnaire, pourrait bien s’intensifier dans les années à venir. « Il me semble raisonnable de penser que plus la crise écologique s’aggravera, plus les options démocratiques et émancipatrices dont nous disposons pour y faire face s’amenuiseront, et plus au contraire des solutions extrêmes, aujourd’hui encore impensables, risqueront de s’imposer », écrit Pierre Madelin dans ce livre au carrefour de l’histoire des idées, de la cartographie intellectuelle et de la prospective politique. Une lecture indispensable pour mieux combattre cette alliance entre le « brun » et le « vert ».
Négationnisme (climatique), néomalthusianisme ou retour à la terre : l’extrême droite cherche de plus en plus à articuler un discours écologique. D’où cette question : comment l’extrême droite appréhende-t-elle l’écologie ?