Le grand banquet

Le grand banquet

La suprématie de la cupidité et de l’appât du gain

Traduit de l’anglais Claude Frappier
Feuilleter en ligne

Le capitalisme a toujours eu pour moteur l’intérêt personnel. De nos jours, cependant, les choses vont plus loin : une véritable culture de la cupidité et de l’appât du gain s’est développée. Toute action de nature collective visant à refréner ces pulsions au nom du bien commun est aujourd’hui taxée de rétrograde par les tenants du nouveau capitalisme. 

Comment la société a‑t-elle fait de ces tendances ses premiers principes organisateurs ? Fondant son analyse sur les thèses de l’économiste et anthropologue Karl Polanyi (18861964), Linda McQuaig raconte qu’au Moyen-Âge les activités marchandes occupaient beaucoup moins de place, étant plutôt reléguées à une position inférieure. C’est uniquement au cours des siècles récents et dans certaines parties du monde qu’on leur a accordé, non sans heurts, une place prépondérante : il s’agit là de l’avènement du capitalisme, une transformation en profondeur de la société.
 
Après un XXe siècle houleux, pendant lequel, pour éviter la remise en question et l’effondrement du système, les élites ont dû mettre en place des mécanismes de redistribution et de régulation pour atténuer le caractère destructeur du capitalisme, on assiste depuis une quinzaine d’années à une véritable contre-offensive. La mise en avant de la cupidité connaît un développement incroyable, au point où, en complicité avec les milieux d’affaires, les gouvernements ont adopté des accords internationaux contraignants pour s’assurer que non seulement l’appât du gain reçoive une protection légale, mais qu’en plus on lui accorde la suprématie. 

La résistance aux effets dévastateurs du capitalisme et la persistance d’activités non marchandes nous montrent pourtant qu’il est encore possible de vivre autrement, que l’être humain n’est pas unidimensionnel.

Parution Canada 2004
Parution Europe 2004
Prix 27,00 $/20,00 €
Pages 328
ISBN 9782921561983