Une entrevue pour mieux comprendre le « Capital algorithmique »
Nouvelles 7 octobre 2023

Une entrevue pour mieux comprendre le « Capital algorithmique »

Le capitalisme est entré dans une nouvelle phase, basée sur les algorithmes comme nouvelle source de profits.

Jonathan Martineau a accordé une entrevue passionnante à Pivot. Extrait :

Le capitalisme a développé une nouvelle façon de créer de la valeur. Ce nouveau mode, basé sur les algorithmes, vient bouleverser le monde du travail, la vie domestique, les pouvoirs politiques et même notre expérience du temps. Ce « capital algorithmique », loin d’être simplement « virtuel », fonctionne comme une industrie extractive, exploitant les ressources naturelles, les travailleur·euses et aussi les utilisateur·trices. Nous avons grand besoin d’une sobriété technologique au service du bien commun, plaident les auteurs du livre Le Capital algorithmique
Vous parlez de « capital algorithmique », mais pourquoi avoir utilisé ce terme de « capital » ? Que veut-il dire ?
Jonathan Martineau : C’est un concept qui est présent chez Marx et dans la tradition des théories critiques et c’est un terme qui a plusieurs facettes, plusieurs aspects.
[Un de ces aspects], c’est qu’on voit le capital comme une logique d’accumulation, comme un processus de mise en valeur des actifs. Il y a de nouveaux modes d’accumulation du capital qui sont assez différents des modes d’accumulation classiques.
[Dans ces modes classiques], on a des moyens de production et on a du travail. On met les deux ensembles et on produit de la valeur, qu’on distribue ensuite sur le marché.
Or, la valeur chez les GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft) et chez les compagnies algorithmiques [n’est pas uniquement produite comme ça] : elle est également produite par l’extraction massive de données auprès de gens qui ne sont pas des employé·es de la compagnie, qui ne sont pas rémunéré·es, qui sont souvent des utilisateur·trices des applications.
Avec la nouvelle économie algorithmique, il y a tout un pan du temps de loisirs qui est passé en ligne, qui participe à la production de valeur économique, mais qui n’est pas rémunéré.
Cette extraction massive de données est monétisée par la suite. Les données peuvent être vendues. Elles peuvent aussi être transformées en produits pour prédire [des comportements de consommateur·trices ou d’électeur·trices], qui sont ensuite vendus à des annonceurs.
Il y a donc une nouvelle logique d’accumulation.

Pour lire la suite, on vous encourage le reste de l’entrevue ici !

En lien avec le livre

Le capital algorithmique

Accumulation, pouvoir et résistance à l’ère de l’intelligence artificielle

Jonathan Martineau et Jonathan Durand Folco

Une thèse ambitieuse sur les algorithmes et l’intelligence artificielle qui embrasse l’ensemble des mutations en cours.

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Le capital algorithmique

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